Votations fédérales du 28 septembre : deux oui, à l'abolition de la valeur locative et, du bout des lèvres, à l'e-ID

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La joie des partissans de l'abolition de la valeur locative, avec au milieu, le président du Centre Philipp Matthias Bregy (Keystone)

La majorité des Suisses a accepté ce dimanche 28 octobre les deux objets soumis : c’est un oui du bout des lèvres à l’identité électronique et un oui à plus de 57% pour l’abolition de la valeur locative.

La Suisse sort divisée de ce scrutin : Röstigraben pour la valeur locative, opposition ville-campagne sur l’e-ID.

L’analyse, à Berne, de notre correspondant Serge Jubin.

La participation s’est montée à 49,5%.

Oui de justesse à l’identité électronique

L’identité électronique a été adoptée sur le fil. Après des heures de suspense, le peuple a finalement dit « oui » à 50,4%. Un écart de 21’000 voix seulement. Le comité favorable à l’e-ID est satisfait de ce vote, mais il prend acte de la méfiance d’une grande partie de la population. Monika Rühl, présidente d’economiesuisse :

De son côté, le comité référendaire est content de voir que la sécurité numérique préoccupe à ce point la population. Mais il envisage de faire recours contre le résultat. Les précisions de Jonas Sulzer, membre du comité référendaire et co-président d’Intégrité numérique suisse :

Le ministre de la Justice Beat Jans a poussé un ouf » de soulagement vers 16 heures, lorsque les derniers résultats zurichois sont tombés. « J’étais tendu jusque-là » a-t-il avoué en conférence de presse. Il a aussi promis de prendre en compte les réticences des opposants. Beat Jans.

Nette validation de l’abolition de la valeur locative

La quatrième fois aura été la bonne. A près de 60%, sans surprise pour qui avait un œil sur la Suisse alémanique, une majorité de Suisses a aboli cet impôt presque centenaire qu’est la valeur locative.

Cet objet génère, comme prévu, un roestigraben. C’est la majorité alémanique qui impose cette suppression aux Romands qui n’en voulaient majoritairement pas.

C’est aussi la victoire de la majorité bourgeoise du pays, à l’exemple du président du Centre, le Haut-Valaisan Philipp Matthias Bregy.

Déception dans le camp romand, même à droite. Il faut dire que la pratique de la valeur locative n’est pas la même des deux côtés de la Sarine. C’est l’explication donnée par le sénateur PLR vaudois Pascal Broulis, qui regrette la décision de ce dimanche 28 septembre.

L’abolition de la valeur locative et des déductions fiscales des intérêts hypothécaires et des frais de rénovation entrera en vigueur en 2028, dans un peu plus de 2 ans qui permettront de digérer cette révolution fiscale.

La ministre des Finances Karin Keller-Sutter n’a pas exprimé de sentiment particulier à l’heure de la réaction officielle. Sinon du soulagement de voir ce serpent de mer de la valeur locative réglé.

Interrogée sur le refus de la Suisse romande, Karin Keller-Sutter a donné cette réponse.