Les enjeux des élections fédérales hors des cantons romands : regard sur le canton de Berne

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Le duo de candidats de gauche au Conseil des Etats dans le canton de Berne : à gauche la socialiste Flavia Wasserfallen, à droite le Vert Bernhard Pulver (Keystone)

Les élections fédérales dans les grands cantons alémaniques : un regard particulier sur le 2e plus grand canton du pays, celui de Berne avec son million d’habitants.

L’influence du canton de Berne au parlement fédéral s’est quelque peu affaiblie depuis 25 ans : le nombre d’élus au Conseil national est passé de 27 en 1999 à 24, en raison de la stagnation démographique.

Une certaine stabilité est attendue. Question importante : les francophones seront-ils toujours représentés au parlement fédéral ?

Les enjeux des élections fédérales dans le canton de Berne avec notre correspondant parlementaire Serge Jubin.

Si on se réfère aux élections cantonales bernoises qui remontent à 18 mois, on semblait être encore dans les tendances des fédérales de 2019 : vagues verte et vert’libérale, pertes au PS, à l’UDC et au PLR.

Le renversement de tendance au plan national est venu après. Quel effet dans le canton de Berne ? Ce sera observé avec attention. Est-ce qu’à l’inverse de Zurich, les Verts et les Vert’libéraux bernois, qui avaient beaucoup gagné en 2019, résisteront à l’essoufflement ?

Autre inconnue : L’UDC qui avait perdu 2 sièges en 2019 et qui n’aura plus ses locomotives électorales Roesti, Aebi et von Siebenthal, se redressera-t-elle ? On pourrait avoir un « effet de résistance » spécifique dans le canton de Berne, qui se démarquerait des tendances observées ailleurs en Suisse.

Il y a aussi de gros enjeux liés aux personnes. En raison de la stratégie des listes femmes et hommes du parti socialiste, la passionaria du féminisme Tamara Funicello pourrait se voir éjectée par un homme.

Les francophones bernois seront-ils toujours représentés au parlement fédéral ? Ils avaient perdu leur siège en 2019, mais l’UDC Manfred Bühler a pu réintégrer le Conseil national à la suite de l’élection d’Albert Roesti au Conseil fédéral. Président du parti cantonal, tête de liste, le maire de Cortébert a une bonne chance d’être réélu. Sauf si l’UDC devait encore abandonner un siège. D’autres Romands figurent sur les listes cantonales, mais avec une faible perspective d’élection, comme les libérales-radicales Silvia Steidle et Virginie Heyer.

Pour l’élection au Conseil des Etats dans le canton de Berne, on s’achemine vers une triangulaire pleine de suspense.

Il y a 17 candidats bernois à la chambre des cantons. 6 peuvent nourrir l’espoir de bien figurer après le 1er tour, mais l’élection devrait concerner en priorité le sortant UDC Werner Salzmann, élu au Conseil des Etats en 2019, la socialiste Flavia Wasserfallen, qui a la lourde tâche de conserver le siège socialiste qu’occupait depuis 13 ans Hans Stückli et avant lu Simonetta Sommaruga. 3e favori, l’ancien conseiller d’Etat Vert Bernhard Pulver, très populaire dans son canton et en particulier dans l’agglomération bernoise.

La gauche rêve de faire passer son duo. Mais Werner Salzmann parait bien accroché à son fauteuil et bénéficiera de son statut de sortant. Reste que le suspense est entier. En 2019, Werner Salzmann n’avait dû son élection qu’à une belle remontée au 2e tour. Tout dépendra des désistements et des reports de voix. En particulier des partis du Centre et ils sont nombreux à Berne : le Centre lui-même qui inclut ce qui reste du PBD, les Vert’libéraux, mais aussi le PEV et l’UDF.

En 2019, au 1er tour, PS et Vers étaient devant, mais la droite a permis le retour de Werner Salzmann, au détriment de la Verte Regula Rytz.

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