Les enjeux des élections fédérales hors des cantons romands : regard sur Argovie

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L'étoile montante de l'UDC en Argovie, Benjamin Gietzendanner (à gauche). Il devrait succéder à Hans-Jörg Knecht au Conseil des Etats (Keystone)

Troisième des quatre volets de la série consacrée aux enjeux des élections fédérales dans les cantons non-romands : après Zurich et Berne, on se tourne vers le canton d’Argovie, 700’000 habitants. On dit volontiers qu’il est le baromètre électoral du pays.

L’UDC est très puissante en Argovie, mais elle avait subi de grosses pertes en 2019. Elle doit notamment remplacer son représentant au Conseil des Etats.

Les enjeux des fédérales en Argovie, avec notre correspondant parlementaire Serge Jubin.

L’UDC écrase tout sur son passage en Argovie. Ou, du moins, écrasait tout ! Le parti pesait 38% de l’électorat en 2015. Il a subi un gros contre-coup en 2019, perdant 6,5% et l’un de ses 7 sièges au Conseil national. Il avait été victime de dissidences internes, certains dinosaures comme Luzi Stamm et Maximilian Reimann refusant d’être envoyés à la retraite.

L’UDC compte sur le rebond national attendu pour récupérer le 7e fauteuil qui avait été conquis en 2015 et perdu en 2019.

L’UDC cible l’un des 3 sièges socialistes, le PS ayant progressé en Argovie en 2019, passant de 2 à 3 élus. Les socialistes devront combattre sans l’une de leurs locomotives, Yvonne Feri, qui s’en va. Elle est la seule des 16 conseillers nationaux argoviens à ne pas solliciter un nouveau mandat. Le PLR espère reprendre le siège perdu en 2019.

Le Centre pourra mesurer en Argovie sa réelle popularité, après la fusion du PDC et du PBD. Mais il doit composer sur sa tête de liste de 2019 Ruth Humbel, poussée vers la sortie il y a une année.

La vague verte de 2019 n’avait pas vraiment eu d’effet en Argovie, Verts et Vert’libéraux disposant chacun d’un seul siège. Il n’avait pas manqué grand-chose aux Verts pour doubler leur représentation. L’essoufflement national des écologistes ne devrait pas permettre de modifier la donne.

Comme dans plusieurs cantons alémaniques, les opposants aux mesures anti-Covid de Mass-Voll sont en lice, sans réelle perspective toutefois de prendre un siège.

La droite devrait continuer de monopoliser les deux sièges argoviens du Conseil des Etats.

Ça avait été l’événement politique de 2019 en Argovie : le Parti socialiste avait perdu son siège du Conseil des Etats, occupé jusqu’alors par Pascale Bruderer. Celui qui allait devenir le co-président du PS suisse Cedric Wermuth n’avait pas réussi à le conserver, face à un duo UDC-PLR, Hansjörg Knecht – Thierry Burkart.

Le président du PLR est partant pour un 2e mandat qu’il devrait obtenir sans difficulté. A 63 ans, l’entrepreneur Knecht cède sa place. Le fauteuil est promis à l’étoile montante de l’UDC argovienne Benjamin Giezendanner, fils d’Ulrich Giezendanner,ancien poids lourd du Conseil national où il a siégé durant 28 ans jusqu’en 2019. Benjamin Giezendanner avait été le mieux élus du canton d’Argovie au Conseil national en 2019.

Les autres partis sont dans la course au Conseil des Etats, notamment la socialiste Gabriela Suter, la Centriste Marianne Binder et la Verte Irène Kälin, mais elles ne devraient pas avoir parvenir à bousculer les deux candidats masculins favoris, qui pourraient être élus dès le 1er tour.

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