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Au moins sept fois plus de radios en Suisse romande

Lors de l’Atelier Radiophonique Romand 2023 qui a eu lieu le 10 février à Neuchâtel, l’Académie du journalisme et des Médias a présenté son étude portant sur l’évolution du paysage radiophonique romand au cours des 40 dernières années. De 7 programmes FM on est passé à 85 en DAB+ et plus d’une cinquantaine de radios internet sont venues s’ajouter. Une trentaine de 30 radios françaises diffusent également sur la Suisse romande.

Une multiplication par au moins sept du nombre de programmes radiophoniques auxquels ont accès les Romand·e·s: voici l’un des principaux résultats d’une étude menée par l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel. Les résultats de la recherche, publiés aujourd’hui, ont été présentés en avant-première vendredi dans le cadre de l’Atelier radiophonique romand (ARARO), une conférence annuelle de l’Université de Neuchâtel (UniNE) en partenariat avec la RTS et les Radios Régionales Romandes (RRR).

L’étude, mandatée par les partenaires de ARARO, avait comme point de départ le recensement de tous les programmes radiophoniques diffusant en Suisse romande. La recherche a identifié 155 programmes, dont 19 en diffusion analogique FM et numérique DAB+, 60 en diffusion numérique DAB+ et plus de 75 radios Internet, un chiffre sans doute inférieur à la réalité.

Au-delà de ces quelques chiffres, cette étude peut être résumée en quatre points-clés:

  • Cette explosion du nombre de radios a eu lieu par à-coups, en réaction notamment à des changements du cadre réglementaire et aux évolutions technologiques.
  • Les différentes structures présentes dans le paysage radiophonique romand se sont beaucoup diversifiées. Autrefois principalement sociétés anonymes, divers types d’acteurs font aujourd’hui de la radio, des grandes SA à de simples citoyens, en passant par des Sàrl, des associations ou encore des entreprises individuelles.
  • Cette évolution a accentué certaines disparités géographiques. Parmi les nouveaux acteurs, beaucoup diffusent depuis et pour l’Arc lémanique. Au-delà des diffuseurs régionaux historiques, ainsi qu’un petit nombre de nouvelles radios locales numériques, la majorité de l’offre se concentre sur cette région (même lorsqu’elle est disponible dans d’autres), qui représente environ 70% de la population romande. La concurrence dans l’Arc lémanique s’est également intensifiée avec l’augmentation du nombre de programmes français diffusés depuis des émetteurs situés au-delà de la frontière.
  • Il y a eu une diversification en termes d’offre musicale, mais très peu d’évolution en matière d’information journalistique. L’information reste principalement l’affaire des radios historiques qui bénéficient d’une concession et doivent respecter un mandat de prestation.

«Cette étude offre une vue d’ensemble du paysage radiophonique et de son évolution au fil des quarante dernières années, synthèse qui manquait aux acteurs du secteur, professionnels et institutionnels, ainsi qu’au monde académique», relève Nathalie Pignard-Cheynel, professeure à l’Académie du journalisme et des médias et co-auteure de l’étude.

Pour Philippe Zahno, Président des Radios régionales romandes (RRR), l’un des mandataires de l’étude, «ce rapport permettra d’éclairer les actions et les décisions futures relatives à l’évolution du cadre réglementaire et la manière dont les acteurs s’y adaptent».