Aucune centrale nucléaire ne pourra être mise en service en Suisse avant 2050: c’est la conclusion d’un rapport publié mardi par les Académies suisses des sciences. Une vingtaine de chercheurs ont examiné les perspectives de l’énergie nucléaire sur territoire helvétique. L’objectif était de fournir un avis indépendant et neutre sur ce sujet, pour permettre un débat aussi rationnel que possible.
Si le Parlement et le peuple acceptaient de relancer le nucléaire, le chemin serait encore long. Il faudrait des changements de lois, un financement, des autorisations de construire et d’exploiter. Un processus qui prendrait au minimum 25 ans, selon les scientifiques. Et qui ne serait pas rentable. Les explications de notre correspondante à Berne, Marie Vuilleumier :
Le rapport estime qu’une nouvelle centrale aurait un réacteur de génération III ou III+, refroidi à l’eau et proche des modèles actuels. Car les installations de génération IV sont encore en cours de développement.
Active depuis des décennies contre l’énergie nucléaire, l’ONG Greenpeace salue la démarche des Académies des sciences. Florian Kasser, chargé des questions nucléaires chez Greenpeace Suisse :
Greenpeace considère que relancer le nucléaire revient à saborder la transition énergétique, car les collectivités publiques ne pourront pas à la fois investir dans les énergies renouvelables et dans le nucléaire.
L’initiative populaire « Stop au Blackout » ainsi que son contre-projet indirect, qui visent à réintroduire la possibilité de construire de nouvelles centrales nucléaires en Suisse, devraient être soumis cet hiver au Parlement fédéral. /mv