La densification des villes a tendance à évincer les personnes à bas revenus

Une vue sur le quartier de l'Etang à Vernier, le 5 juillet 2024. Ce quartier est à la fois un lieu de résidence et un pôle d'activités, un de ses principes fondateurs est la mixité sociale. (KEYSTONE/Martial Trezzini)

Reconstruction, surélévation, réaffectation… Pour faire face à la pénurie de logement, les villes densifient le bâti. Mais ces travaux conduisent souvent à l’éviction des anciens locataires. Une étude publiée mardi par l’Office fédéral du logement quantifie ce phénomène.

Des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich se sont intéressés au nombre de locataires forcés de déménager entre 2015 et 2020 dans les agglomérations de Genève, Lausanne, Bâle, Berne et Zurich. Le taux d’éviction atteint 1,02 % de la population résidente à Zurich, mais seulement 0,23 % à Lausanne et 0,08 % à Genève. Les explications de Jude Schindelholz, collaborateur scientifique à l’Office fédéral du logement :

L’étude montre quelles populations sont particulièrement touchées par les évictions: les personnes à bas revenus, les demandeurs d’asile ou les réfugiés reconnus ont plus souvent dû quitter leur logement que la moyenne. Jude Schindelholz dévoile qui les remplace dans les nouveaux appartements :

Et environ la moitié des locataires évincés ne retrouve pas d’appartement dans la même commune. Mais les autorités peuvent agir pour limiter ce phénomène. Les précisions de Jude Schindelholz :

L’étude fournit une base quantitative pour discuter de ce phénomène et des différences selon les agglomérations, ainsi que pour élaborer des mesures afin de limiter l’éviction et de mieux soutenir les personnes concernées. /mv